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Ahmed Ben Tayeb Ben Salem al-Debaisi dit Ahmed Ben Salem (en arabe : أحمد بن سالم), vers 1802 à Aïn Bessem et mort vers 1857, est un calife, commandant et guerrier algérien dans le califat de l'émir Abdelkader, qui mène une lutte contre le conquête française en Algérie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Ahmed Ben Tayeb Ben Salem Ben Makhlouf al-Debaisi, né vers 1802 à l'actuelle Aïn Bessem, dans la région de Bouira en Algérie, est l'un des trois fils de Mohammed Ben Salem. Ses frères se nomment Omar Ben Salem et Ali Ben Salem, son père est décédé lors d'un conflit tribal avec les Ottomans après l'arrivée des Français.

Les origines d'Ahmed Ben Salem remontent à son grand-père, Sidi Salem Ben Mekhlouf de son nom complet Sidi Salem Ben Mekhlouf Ben Talha Ben Omar Ben Nafil Ben Amer Ben Mansour Ben Muhammad Ben Asbah Ben Qusair Ben Taalib Ben Musa Ben Al-Sayyid Ben Mufassil Ben Abdul Barr Ben Hilal Ben Maki Ben Hussein Ben Al-Sayyid Abdullah Ben Jaafar ibn Abi Talib. La lignée familiale peut être tracée jusqu'à Jaafar ibn Abi Talib, le frère d'Abû Tâlib (oncle paternel du prophète Mohammed).

Le grand-père d'Ahmed Ben Salem et sa famille sont originaires du Maghreb al-Aqsa. Selon certaines sources, ils pourraient être d'origine almoravide. Au début du XVIe siècle, un conflit familial éclata au sujet de la propriété d'une Zaouïa à Fès, qui appartenait à la famille. En raison de ce différend, ils ont fui la région et se sont installés dans l'actuelle Algérie bien avant l'arrivée des Ottomans. Sidi Salem Ben Mekhlouf a établi une Zaouïa à Bab el Oued à Alger, où il jouissait d'un grand respect, notamment à Oran et en Constantine. En raison de son statut, il avait le pouvoir d'accorder la grâce aux condamnés à mort.

Après avoir vécu longtemps à Alger, Sidi Salem Ben Mekhlouf est retourné à Beni Jaad, où il a vécu dans un environnement empreint de respect et d'estime. Les Ottomans lui ont accordé un territoire qu'il gouvernait, comprenant Zoui (actuellement Aïn Bessem) et Metennan dans la région de Bouira (Grande Kabylie).

Une autre Zaouïa, qu'il dirigeait également, existe dans la commune actuelle d'El Mokrani (Daïra de Aïn Bessem). Elle est fermée et abandonnée depuis 1994. Cette Zaouïa a acquis une grande renommée et a attiré des érudits de tous horizons, dont Ibn Ajarrum, venu y enseigner[1]. C'est dans cette Zaouïa que se trouve le tombeau de Sidi Salem Ben Mekhlouf le grand-père d'Ahmed Ben Salem.

Description[modifier | modifier le code]

Ahmed Ben Salem est décrit par le général Eugène Daumas comme un homme de taille moyenne, aux yeux noirs, à la barbe soignée et à la peau blanche. Ses dents sont belles. Il est attaché à ses principes religieux musulmans. Les tolbas le reconnaissent comme un homme instruit, empreint de dignité dans ses manières. Il maîtrise l'art de monter à cheval avec compétence. Brave au combat, il est admiré par les guerriers qui vantent sa prudence lors des conseils.

Invasion française et résistance[modifier | modifier le code]

En , l'Émir Abdelkader et le général Bugeaud signent le traité de Tafna. Ce traité accorde à l'émir le contrôle sur certaines provinces et définit les frontières territoriales entre les zones contrôlées par la France et celles sous l'autorité de l'Émir AbdelKader. Il vise à clarifier les zones d'influence respectives. Pendant cette période, Abdelkader a saisi l'opportunité pour organiser ses troupes et renforcer ses territoires sur les plans économique, politique et militaire. De leur côté, les Français ont également profité de ce répit pour préparer leurs troupes afin de faire face à la résistance d'Ahmed Bey, qui était en désaccord avec l'émir.

L'émir Abdelkader entreprend alors de s'organiser pour consolider son nouvel « État national » naissant, en cherchant à unifier toutes les tribus tout en respectant les chefs traditionnels et leurs méthodes, tout en les mettant en garde contre les forces françaises[2].

Vers la fin de 1837, l'Émir Abdelkader se dirige vers Bled-Hamza, actuelle région de Bouira, où il fit la rencontre d'Ahmed Ben Salem. Impressionné par son engagement, Ahmed offre alors ses services à l'émir. Reconnaissant son caractère fort et imposant, l'émir décide de lui nommer « Khalifa » du Sébaou.

Dernières années[modifier | modifier le code]

Ahmed Ben Salem, constatant l'affaiblissement de la résistance de l'Émir Abdelkader et la soumission des tribus qui le soutiennent, prend alors la décision de se rendre. Les politiques mises en place par le maréchal Bugeaud, telles que la terre brûlée et les exécutions des résistants, ont contribué à ce déclin.

Selon les sources françaises de l'époque, le 27 février 1847, Ahmed ben Salem se rend à Aumale (actuelle Sour El-Ghozlane) en compagnie de son frère Omar et d'un grand nombre de notables kabyles. Il y exprime sa soumission et est reçu par le maréchal Bugeaud. Par la suite, le maréchal décide de réorganiser l'ancien gouvernement d'Ahmed Ben Salem en deux grands partis : le bach-aghalik (province) du Nord et du Sud. Le bach-aghalik du sud est confié à l'autorité d'Omar Ben Salem après le refus d'Ahmed. Cependant, Omar ne jouit pas du même pouvoir et du même respect que son frère Ahmed, et son autorité ne parvient pas à exercer un contrôle efficace sur la région.

Ahmed et sa famille sont transférés à Alger, où ils sont accueillis par le général Daumas et le maréchal Bugeaud. Ils y séjournent jusqu'à la fin septembre 1847, date à laquelle Ahmed est exilé vers la Syrie. Il s'installe à Damas[3], où il poursuit des activités politiques. Il refuse la nationalité française que la France cherche à imposer aux Algériens immigrants, préférant demander à l'Empire ottoman de leur accorder la nationalité. Ahmed meurt alors en 1857 à Damas.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robin Joseph, Notes historiques sur la Grande Kabylie de 1838 à 1851 / par le colonel Robin, Alger, , p. 300
  • (ar) بن صحراوي كمال, معجم المقاومة الجزائرية: منذ بداية الإحتلال الفرنسي حتى منتصف القرن 19 : شخصيات، أماكن، أحداث، معارك, Alger, AlphaDoc,‎ , 203 p. (ISBN 978-9931-728-10 -8), p. 39-41
  • (ar) سلامني عبد القادر, « دور الخليفة بن سالم في المقاومة الشعبية الوطنية (1837-1847) منطقة القبائل أنموذجا » [« Le rôle d'Ahmed Ben Salem dans la résistance algérienne (1837-1847), la Kabylie comme exemple. »], مجلة عصور, vol. 16,‎ , p. 300-315, article no 2 (lire en ligne Accès libre)
  • (ar) Boudersaia Bouaaza et Meriem Touami, « سور الغزلان تحت لواء مقاومة الأمير عبد القادر 1837-1846م » [« Sour El-Ghozlan : La Résistance sous l'Émir Abdelkader, 1837-1846 »], مجلة المفكر, vol. 5, no 2,‎ , p. 297-318 (ISSN 2543-3830, lire en ligne Accès libre)
  • (ar) محمودي ذهبية, « الاضرحة بمنطقة البويرة -دراسة تاريخية وأثرية » [« Les mausolées dans la région de Bouira - Une étude historique et archéologique. »], مجلة دراسات اجتماعية, vol. 2, no 2,‎ , p. 185-212 (ISSN 2543-3830, lire en ligne Accès libre)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) د/احمد حامد آل برجل, تيسير شرح الأجرومية: بالخرائط الذهنية الحديثة, دار الفضيلة للنشر والتوزيع,‎ (ISBN 978-977-5155-41-2, lire en ligne)
  2. Mustapha Cherif, Émir Abdelkader : Apôtre de la fraternité, Odile Jacob, , 178 p. (ISBN 978-2738133625), p. 66-67
  3. (ar) Fouad Bendrimia, « توطين أولى دفعات المهاجرين الجزائريين بقيادة أحمد بن سالم في مناطق عجلون وصفد من بلاد الشام سنة 1848-1849م », Eskişehir Osmangazi Üniversitesi İlahiyat Fakültesi Dergisi, vol. 7, no 12,‎ , p. 207–238 (ISSN 2147-8171 et 2980-1109, lire en ligne, consulté le )